L’avenir des ruines est un sujet de plus en plus contemporain. La ruine, en tant que processus destructeur, symbolise la décrépitude et la déperdition. Dans la ville contemporaine, elle est incarnée par les délaissés. Bien qu’ils soient souvent considérés comme inutiles et inoccupés, les délaissés assurent des fonctions essentielles pour la ville. Ils constituent une réserve de diversité biologique et un refuge pour les activités marginales. Afin de valoriser ces lieux, deux attitudes sont possibles : laisser-faire et faire-avec. La première consiste à reconnaitre la richesse du délaissé, à ne pas entraver les usages spontanés et à confier au temps le devenir du lieu.
« Effacer le passé, on le peut toujours ; c’est une affaire de regret, de
désaveu, d’oubli. Mais on n’évite pas l’avenir. »
Oscar Wilde, Le Portrait de Dorian Grey, 1891
Toutefois, l’indétermination et l’improductivité apparentes sont mal acceptées dans la ville structurée et fonctionnelle. Il est cependant possible de donner une fonction conventionnelle à un délaissé. Pour cela, il faut faire-avec, en le considérant comme un potentiel préexistant, l’élément premier du projet, qu’il faut diagnostiquer pour lui donner une nouvelle vie. Cette attention à l’existant peut s’étendre à l’architecture non délaissée, dans le but de pérenniser l’activité et d’anticiper les besoins futurs. Enfin, il apparait que l’avenir des délaissés, et plus généralement de l‘architecture, est fondamentalement lié au temps et au regard.
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